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S'il le pouvait, Hamid Karzaï abattrait les avions américains

La nouvelle vient de Reuters et reprise par le Washington Times - 27 novembre 2008


Il y a une explication en français  ici


Texte complet :

par Sayed Salahuddin

KABOUL (Reuters) - Le président Hamid Karzaï a déclaré que s'il le pouvait, il abattrait les avions américains qui bombardent les villages afghans.

Ces propos dénotent la tension croissante entre l'Afghanistan et les puissances occidentales qui le soutiennent face à une insurrection taliban de plus en plus confiante.

Alors que les Occidentaux dénoncent la corruption et l'inefficacité du gouvernement afghan, le chef de l'Etat, qui briguera sans doute un nouveau mandat l'an prochain, réplique en dénonçant les raids alliés qui ont fait des dizaines de morts parmi les civils.

Ces dernières semaines, Hamid Karzaï a imputé aux Occidentaux l'aggravation de la situation dans le pays, en jugeant l'Otan incapable de s'attaquer aux sanctuaires des insurgés taliban et djihadistes au Pakistan et en réclamant que la coalition cesse de frapper les localités du pays.

"Nous n'avons pas d'autre choix, nous n'avons pas les moyens d'arrêter ces avions. Si nous pouvions, si je pouvais (...), nous les arrêterions, nous les abattrions", a déclaré Hamid Karzaï au cours d'une conférence de presse.

"Si nous avions un chelak (une sorte de lance-pierres), nous le jetterions pour arrêter les avions américains. Nous n'avons pas de radars pour les arrêter, nous n'avons pas d'avions. J'aimerais pouvoir intercepter les avions sur le point de bombarder les villages afghans, mais je n'en ai pas les moyens."

Malgré la présence de 65.000 soldats étrangers épaulant les 130.000 hommes des forces de sécurité afghanes, les insurgés taliban ont consolidé cette année leur assise dans leur bastion traditionnel du sud et de l'est du pays et ont aussi étendu leur influence aux alentours de la capitale, Kaboul.

POURPARLERS

Hamid Karzaï a déploré trente ans de conflits et de misère, depuis l'invasion soviétique de 1979.

"Nous n'avons pas eu l'occasion de nous préserver du Mal, nous faisons donc de notre mieux pour chercher une solution à travers des pourparlers de paix", a-t-il ajouté en tendant à nouveau la main au chef de taliban, le mollah Mohammad Omar.

Le président afghan a proposé à nouveau de garantir personnellement la sécurité du mollah s'il acceptait de se rendre et de respecter la constitution afghane.

Des responsables afghans ont pris contact en septembre avec d'anciens dirigeants taliban, sous l'égide de l'Arabie saoudite, mais les spécialistes jugent peu probable que la direction des taliban s'engage dans un dialogue sérieux alors qu'ils perçoivent le désarroi de leurs ennemis et sentent que le conflit pourrait basculer en leur faveur.

En visite à Kaboul, le secrétaire général de l'Otan, Jaap de Hoop Scheffer, a répété que les forces internationales faisaient tout leur possible pour épargner les civils. Il a estimé que c'était au gouvernement afghan de décider ou non d'engager des pourparlers de réconciliation avec les taliban.

Hamid Karzaï a indiqué qu'il avait demandé à la communauté internationale de dire aux Afghans quand pourrait se terminer l'insurrection des taliban et des combattants d'Al Qaïda.

"J'ai demandé un calendrier pour l'élimination du terrorisme dans cette campagne militaire. Je n'ai pas demandé un calendrier de retrait des troupes étrangères", a-t-il précisé.

"Nous demandons à la communauté internationale de venir en Afghanistan pour améliorer la situation, pas pour l'aggraver. Nous ne voulons plus la guerre, nous voulons un bel avenir."

Sayed Salahuddin, version française Jean-Stéphane Brosse




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